La recherche et l’enseignement supérieur
La recherche et l’enseignement supérieur
La population ivoirienne a un capital humain encore peu développé avec 62% d’actifs analphabètes, davantage de femmes que d’hommes ; 77% a moins que le niveau secondaire de l’enseignement et 3% seulement le niveau supérieur. Toutefois, les avancées dans l’éducation sont telles que les nouveaux actifs sont de plus en plus éduqués et diplômés. Le nouveau système Licence Master Doctorat (LMD) en vigueur dans nos universités est peu lisible aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants. En plus de souffrir d’un manque de communication des autorités universitaires et du ministère de l’enseignement supérieur sur sa mise en œuvre, ce système n’offre aucune lisibilité en termes de résolutions du problème crucial de l’emploi. La logique universitaire d’acquisition de savoir livresque l’emporte sur pertinence sociale de la préparation à l’entrée dans un métier. La professionnalisation, volet important du LMD, est absente des parcours et des offres de formation disponibles. Aucun lien d’offres de programme centrées sur les professions n’est établi avec le milieu professionnel dans aucune des universités alors que la logique du LMD est justement d’offrir la possibilité aux universités de s’ouvrir sur les milieux professionnels.
Le secteur de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire reste donc confronté à de nombreux défis. D’après les autorités, ceux-ci incluent un manque de ressources financières et matérielles, le besoin de renforcer les capacités humaines et institutionnelles pour une recherche et une innovation de qualité. Pour rappel, la Côte d’Ivoire a mis en place depuis plusieurs années des réformes visant à améliorer la gouvernance du secteur de l’enseignement. Parmi celles-ci figure l’adoption d’une loi en 2023, visant entre autres, l’augmentation du financement de la recherche et de l’innovation pour atteindre 1% du PIB, comme recommandé par l’Union africaine. De plus, le pays a mis en place un Plan de développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (PDESRS 2016-2025), axé sur l’amélioration de la gouvernance systémique, le développement d’un accès qualitatif pour l’insertion professionnelle des diplômés et le renforcement de la gouvernance des universités et grandes écoles publiques.
Mais pour l’heure, la contreperformance des universités ivoiriennes est devenue criarde. Hélas, aucune université ivoirienne ne figure parmi les 100 premières universités africaines. Heureusement, en 2024, l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) a occupé la deuxième place au niveau des universités d’Afrique francophone derrière l’Université Mohammed V et la 36ème au niveau africain, selon le Top University Rank (TUR) produit par Research Analytics International à partir de 150 universités évaluées. Une première car avant 2011, aucune université ivoirienne ne figurait parmi les 200 meilleures universités d’Afrique. Cela devra être corrigé par des propositions hardies et innovantes de sorte que la recherche scientifique accompagne le développement économique, industriel et social. La place des centres de recherches, dans cette politique, doit être revue.



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