La modernisation de l’agriculture et la transformation des produits
La modernisation de l’agriculture et la transformation des produits
Il est admis que l’économie ivoirienne repose essentiellement sur l’agriculture. Le pays demeure le 1er producteur mondial de cacao (plus de 40% de part de marché) et est depuis 2015 le 1er producteur mondial d’anacarde (autour de 20% de la production mondiale). Les historiens sont unanimes pour dire que la révolution industrielle aurait été impossible sans un développement antérieur ou concomitant de l’agriculture. L’amélioration des rendements donne une meilleure alimentation, condition de l’amélioration de la productivité dans le secteur industriel. Le pays peut avoir un secteur agro-industriel fort. Le gouvernement doit prendre des mesures fortes pour encourager la transformation locale des matières premières avant exportation. Cela contribuera à créer davantage de valeurs ajoutées et d’emplois. Par exemple, le pourcentage de cacao vendu après transformation est de seulement 30 %. Le pays est le premier producteur de cajous (anacardes), mais nous en transformons moins de 15 %. Au niveau du coton pour lequel nous ne transformons que 15 %, et même pour l’hévéa, dont nous sommes le premier producteur africain, mais nous n’en transformons que 5 %, etc. La transformation de nos produits agricoles sur place offre d’immenses opportunités. Nous espérons monter à 50 % d’ici 2025 dans la transformation du cacao pour lequel la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Le pays dispose de plusieurs produits agro-industriels à forte demande capables de stimuler de nouvelles activités, mais ces produits ont perdu en compétitivité et nécessitent une revalorisation. La production agricole en valeur est aujourd’hui encore largement dominée par le cacao, qui a toujours représenté la colonne vertébrale de l’économie ivoirienne. Or les stratégies actuelles n’exploitent pas assez les capacités productives de l’agriculture et de l’agro-industrie, qui, si elles étaient diversifiées, gagneraient en compétitivité.
Pour tirer le plein potentiel de la filière agro-alimentaire, les capacités de transformation doivent être adaptées au niveau de production des filières. Pour certains produits, les capacités de transformation sont sous-utilisées (huile de palme, par exemple). Pour ces produits, les réformes stratégiques devraient viser à augmenter la production agricole. Pour ce faire, il s’agirait d’accroître la productivité agricole à travers un meilleur accès aux intrants de qualité (semences, engrais) et améliorer les capacités des acteurs locaux. À l’inverse, de nombreux produits agricoles pourraient faire l’objet d’une transformation plus avancée (riz, noix de cajou, coton, manioc), ce qui nécessitera plus d’installations de transformation.
Il est tout aussi important de soutenir une production agricole plus durable, une plus grande résilience côtière et lutter contre la déforestation pour une croissance plus inclusive et durable. D’où la nécessité de protéger les ressources naturelles et de modifier les pratiques actuelles, pour renforcer la résilience aux risques climatiques de plus en plus fréquents.
L’émergence économique s’accompagne d’une industrialisation. Cette dernière ne pouvant se déconnecter de l’agriculture dans le cas de nos pays, si tant est que les gouvernants souhaitent une croissance équilibrée. Il est aujourd’hui admis qu’une croissance accélérée ne peut que résulter de l’essor des activités industrielles, et celle du volontarisme, fondée ou non sur un nationalisme politique déclaré et, en tout état de cause, sur une intervention, dans l’allocation des ressources, de l’État, appelé à corriger les lois du marché qui avaient jusque-là distribué inégalement l’industrie à l’échelle de la planète. Des réformes méritent d’être engagées pour permettre à l’’agriculture de soutenir le développement industriel souhaité.




À LDCI,
c’est « l’engagement
d’un militantisme
responsable »
